Menhir a écrit:Puisque nous avons la chance d'avoir quelqu'un qui peut voir les choses de l'intérieur, j'aurais une question très pratique : comment les bibliothèque peuvent-elle acquérir des documents ?
Je veux dire : pour les livres, quels sont les canaux commerciaux utilisés ? Commandes chez les éditeurs ? Commandes en ligne ? Achats chez des libraires ? Possibilité d'acheter de l'occasion (je ne parle pas, bien sûr, d'achat de fonds documentaires anciens mais de livre récents) ?
Quels sont les procédés habituels et quels sont ceux qui sont inhabituels mais usuels ?
La réponse à ces questions peut grandement influer sur d'éventuelles listes proposées et sur les conseils de filières d'acquisition qui pourraient les accompagner.
Bonjour à tous,
plus d'un an, je suis enfin en mesure d'apporter des réponses vraiment concrètes. Je vous prie de m'en excuser.
Donc, comment acquiert-on du jeu de rôle en bibliothèque ?
La réponse est : difficilement. En effet, au moins à Paris, les bibliothèques passent leurs commandes via le site de services aux professionnels du livre Electre. Or, dans la base bibliographique d'Electre, les jeux de rôle sont tout simplement... absents. On ne peut donc pas recourir à notre marché habituel d'achats de livres et il faut demander une enveloppe spéciale auprès de la comptabilité, enveloppe budgétaire qu'il faut motiver.
Dans la bibliothèque où je travaille, c'est ce que nous avons fait, à une échelle très modeste puisque nous avons acquis en tout et pour tout trois jeux : Fiasco (Livre de base), Wastburg (Livre de base) et Sherlock Holmes, détective conseil (boîte de base) soit 89 euros 85 sur un budget de 90 euros demandé.
Nous avons motivé notre demande dans le cadre de notre projet "Le mois du jeu à la bibliothèque François Villon", pour lequel nous avons également demandé de l'argent pour le pot d'ouverture et l'acquisition d'autres jeux. Pour info, nous avons également pu proposer du jeu vidéo, car l'équipe "Jeux vidéos" des bibliothèques de la Ville les prêtent aux établissements qui en font la demande.
J'ai fait le choix d'animer moi-même les parties de jeux de rôle, parce qu'il était grand temps que je me lance et parce que j'ai la conviction d'ajouter une corde utile à mon arc dans le cadre de mon boulot. A la fin du mois de juin, je ferai un bilan de ces animations, et je verrai si je peux continuer à proposer ces jeux régulièrement aux lecteurs et les prête à mon tour à des collègues éventuellement intéressés.
Donc, comme vous le voyez, j'ai acquis ces jeux en tant qu'outils d'animation, avec l'espoir de les rendre disponibles bientôt aux lecteurs ayant envie de jouer sur place.
A la bibliothèque Louise Michel, l'équipe a procédé quelque peu différemment : ils ont noué un partenariat avec l'éditeur "Les Forges de Vulcain" et la librairie "Charybde" pour organiser une soirée découverte du jeu de rôle le 20 mai dernier, avec petite conférence d'introduction et tables découvertes des jeux publiés par l'éditeur. Or, cette soirée a très bien marché et un rôliste présent ce soir a pu ensuite, deux semaines après, animer bénévolement deux soirées jeu de rôle à destination des 8-13 ans (surtout 11-13 ans) qui ont, à nouveau, bien marché.
Je ne sais pas encore si Louise Michel finira par ouvrir un rayon jeu de rôle, mais ils ont pris un très bon départ pour ça, et surtout, le précédent qu'ils ont créé est quelque chose sur laquelle d'autres bibliothécaires parisien peuvent s'appuyer pour lancer quelque chose à leur tour.
Autrement dit, avec encore quelques soirées réussies comme ça, la demande de budget pour l'acquisition de jeux de rôle en bibliothèque devient crédible.
Et
la chance que vous avez, à la FFJDR, c'est que vous êtes en mesure de proposer dès à présent une animation bien rôdée à destination du public malvoyant, et que cette animation est susceptible d'intéresser deux bibliothèques adaptées aux déficients visuels : les médiathèques Marguerite Yourcenar et Marguerite Duras
http://www.paris.fr/accueil/Portal.lut? ... RECHERCHER
"Dans une société bien organisée, quoique personne ne puisse parvenir à tout savoir, il faut néanmoins qu'il soit possible de tout apprendre"
Talleyrand, rapport sur l'instruction publique, septembre 1791