Albert Caraco né à Constantinople, a grandi en Uruguay, vécu à Paris, trilingue, totalement dégoutté de la vie. Il a patiemment attendu que son dernier parent meurt pour se suicider quelques heures après.
Comptable de nos décompositions et de nos débâcles, il savait combien l'espèce est à plaindre et non à blâmer. Il déclarait : "Les êtres nobles aiment rarement la vie, ils lui préfèrent les raisons de vivre." Le sort de la civilisation le hantait. Il a des phrases violentes pour hurler ses terreurs : "L'homme en état de comprendre ferait bien de se taire... Le moyen d'établir la différence entre ce qui ne fut jamais et ce qui cessa d'être. Notre science ne nous rend pas plus libres, nous n'avons pas l'esprit de nos moyens, nous n'avons pas l'intelligence de nos oeuvres... Leur amour de la vie me rappelle l'érection de l'homme que l'on pend... On ne se soustrait jamais longtemps à son train, sauf à mourir au monde, lequel est l'art de prévenir une défaite en courant s'y précipiter avant que la bataille ait lieu..."