Comme la plupart des choses, la colonisation ne peut pas être décrite comme complètement négative.
Donc, faisons nous l'avocat du diable.
Morgan Kane a écrit:Or, à titre d'exemple, 1/3 de la population du Sénégal a disparu pendant les 30 premières années de la colonisation française, déportations, prises d'otage, travail forcé, assassinats pur et simples....
La nation (je parle bien du peuple et non de l'état) décolonisée se porte-t-elle mieux après l'accès à l'indépendance ?
On oppose le travail d'enseignement, les œuvres des bons pères ..... alibis ?
On a souvent fustigé l'éducation française dans les colonie en brandissant la fameuse formule "nos ancêtres les gaulois" comme si elle pouvait, à elle-seule, résumer tout cet enseignement.
Mais quand ont dépasse cet apriori, on réalise que ça signifie que les colonisateurs cherchaient tout de même à apporter au pays une certaine éducation. Il est symptomatique, d'ailleurs, de constater que la plupart des chefs d'état "post-colonisation" avaient suivit des études en métropole.
C'est un apport qui était bien moindre dans les colonies anglaises ou espagnoles, entre autre.
L'occultation du passé interdit de comprendre ce qui se passe aujourd'hui dans certains territoires de la République et d'y remédier.
Je suis d'accord qu'il faut apprendre du passé pour éviter les erreurs de l'avenir.
D'un autre côté, passer son temps à ressasser le passé empêche tout autant d'aller de l'avant.
Quand une nation continue rendre rejeter la responsabilité de la situation actuelle pour des faits qui se sont produits à une époque où la grande majorité des habitants actuels n'étaient pas nés, on peut appeler ça un alibi.
Je ne suis pas un partisan des mea culpa à répétition ou des indemnisations monétaires, mais il faut prendre en compte ces faits.
Le mea culpa est pourtant un travers bien de chez nous.
J'ai longtemps habité en Asie et les habitants de cette région s'étonnent de notre réflexe à nous culpabiliser nous-même pour tout, aussi bien au niveau individuel qu'au niveau de nation.
Par exemple, actuellement les chinois sont en train de coloniser l'Afrique noire. Ils se contente d'en tirer tout ce qu'ils peuvent sans rien apporter, ni du point de vue des infrastructures, ni de l'éducation. Ils pressent le citron comme on dit, ne prenant de la population que la force vive et donnant le moins possible.
Et ils n'ont aucun remord. Ils ne comprendraient sans doute même pas qu'on puisse leur faire des reproches.
De la même façon, la partie musulmane de l'Afrique à exploité la partie plus au sud pendant les deux siècles qui ont précédé la colonisation européenne, organisant, entre autre, le trafic d'esclaves. Pourtant, ces pays (qui demandent à la France un mea culpa), n'imagineraient même pas faire le leur.
D'ailleurs, on pourrait qualifier tout le nord de l'Afrique de "colonie" encore aujourd'hui puisque les arabes, venus de l'Est, n'en sont pas le peuple autochtone.
Le mea culpa est vraiment ancré dans nos habitudes. Il est difficile de le dépasser.
D'autant plus que d'autres s'en sont rendu compte et ont appris à l'exploiter.
Accessoirement, la France-Afrique, les affaires ELF montrent, entre autres, la persistance de ce passé.
Je suis tout à fait de ton avis.
Mais (parce qu'il y a toujours un "mais"), ces affaires se sont déroulées avec des complicités locales qu'il ne faudrait pas dédouaner.
Coupable ELF ? Certainement (tout comme Exxon, Brigestone et quelques dizaines d'autres).
Seul coupable ? Certainement pas. L'avidité et l'égoïsme existent aussi localement.