Discussion intéressante, qui me fait remonter de nombreux souvenirs .... J'ai commencé le jeu de rôle en 1981, à Ulm.
J'ai rencontré des " historiques " comme le gros Bill original, un charmant garçon.
1) Pour ce qui est de l'origine du JDR- figurines ou non :
Gary Gygax jouait à un jeu dont il était un des créateurs, Chain mail, dans un univers nommé Greyhawk.
A partir de là, il a inventé le premier JDR, Dungeons and dragons, passant d'affrontements d'armées à des affrontements de groupes de personnages. Les règles tactiques nécessitaient l'utilisation de figurines et d'instruments de mesures des distances. A mon sens, les versions successives de D & D les nécessitent encore. Mesurer une aire d'effet d'un sort sans discussion possible est plus simple.
Les " dongeons " historiques publiés par TSR contenaient peu d'éléments de JDR, et étaient essentiellement bâtis sur des schémas Porte-Piège-Monstre-Trésor. J'en ai encore pas mal dans ma bibliothèque.
Pour ou contre les figurines: Elle peuvent être utiles ou indispensables pour gérer certains combats. Elles ne sont pas gênantes pour la gestion du récit.
2) Narrativisme ou pas :
Très vite les MJ ont inséré des éléments de JDR proprement dit. Ainsi, j'ai joué un scénario créé par moi pour ADD version 1. Les PJ devaient livrer un colis à un souverain, adressé par un autre souverain. En route, ils ont dû affronter quelques difficultés. Surtout, ils ont pris des initiatives que j'ai géré. Un barde a donné des spectacles en cours de route, un après midi, en installant un camp au bord d'une rivière, ils se sont baignés et se sont livrés à une bataille de jet d'eau.
Il a fallu une seconde séance pour terminer le scénario, étant entendu que le cadeau était la tête du principal conseiller et maître espion du destinataire.
Le fait que le système ne soit pas " narrativiste " ne m'a pas gêné et les règles ne m'ont vraiment servi que dans la séquence finale.
A mon sens, l'opposition entre le jeu tactique et le jeu narrativiste doit être relativisée. Personnellement, j'ai une certaine distance par rapport aux règles et j'aime les systèmes génériques, simples.
3) La définition du JDR - MJ ou non
JDR = Conte avait été proposé par Mespheber. Elle me paraît réductrice. Notamment parce qu'elle place le MJ en position trop particulière.
J'avais gardé plusieurs propositions de définitions, mais j'ai perdu mes archives.
Je dirais que jouer à un jeu de rôle consiste pour les joueurs à créer en commun un récit en interprétant des personnages, en général avec l'aide d'un MJ qui gère les règles et interprète tout ce qui doit l'être, hors les personnages joués par les joueurs. Cette définition est incomplète et sommaire, j'en ai conscience.
J'ai joué sans dés, et sans être vraiment convaincu.
Je conçois qu'on puisse jouer sans MJ, mais, à mon sens, on perd quelque chose à trois niveaux, au moins.
1) Niveau gestion des règles, notamment en cas de conflit entre PJ.
2) Egalité entre joueurs
3) En ce qui concerne la richesse du scénario et sa conduite.
Je défie quiconque de jouer une telle série de scénario sans MJ :
http://forums.ffjdr.org/viewtopic.php?f=45&t=7533