L’IA Act sera bientôt en application, ça va vite sonner la fin de la récréation. Le fond du problème reste de nier la paternité des oeuvres utilisées dans les datasets (ou des données personnelles utilisées… pour ça, faut dire merci à WeTransfert ).
Utiliser une IA pour se donner des idées, rechercher, réfléchir, tester… mais comme produit fini, d’un point de vue éthique c’est quand même totalement discutable.
Si on voit toujours la question par le prisme de l’illustration, la traduction aussi s’assiste maintenant par IA et certains pensent même pouvoir remplacer les traducteurs ! Si DeepL fait aujourd’hui des miracles de traduction, il faut quand même plusieurs passes de réécritures. Pour Bubblegumshoe, j’ai utilisé OmegaT, qui a permis de collaborer sur la traduction à 2 traducteurs (avec GIT) et de partager un lexique commun (créer « humainement »). Par contre, un algorithme tourne dedans pour identifier les segments où se trouvent des mots du lexique ou pour retrouver des segments proches déjà traduits… Mais ça reste l’humain qui prend la décision finale.
Alors, que dire ? Nous avons traduit humainement le jeu ? Nous avons fait traduire par une IA ? Nous nous sommes fait assister par de l’IA. Pour la blague, j’ai passé les chapitres dans DeepL pro, j’ai comparé aux brouillons issue de notre traduction humaine/assistée avec OmegaT. Le résultat de DeepL est moyennement lisible, les choix de mots ne sont pas toujours judicieux, voir uniformes (notamment sur les mots clés que seul un rôliste va trouver important, traduire des règles, ça ne demande pas qu’une compétence de traducteur). Bref, c’est limite insultant pour les lecteurs finaux de considérer que le travail de traduction peut être entièrement porté par une IA.
Et pour la relecture ? On évoque Antidote ? parce que c’est aussi de l’IA mais pareil, faut un gus pour cliquer pour corriger un texte, les faux positifs sont communs.
L’IA est un formidable outil d’assistance qui permet de se concentrer sur la vraie cible de son travail, mais ne pourra pas avant un sacré bout de temps produire quelque chose d’utilisable directement, sauf pour des tâches ultra-basique (un logo bateau tout bête à partir d’un texte, la traduction d’un bout de site qu’on va lire en diagonal, la reclecture d’une dizaine de pages, …).
La question va donc bien plus loin que l’usage commercial ou non, mais plutôt sur ce qu’on décide de livrer « publiquement » et jusqu’à où on accepte d’être un imposteur : un prompt-artist, ça n’existe pas… la créativité de l’IA, c’est juste du hasard, du tri et quelques formules mathématiques et généralement, c’est fadasse et médiocre.