Mon message risque d’être long, je sais que ça n’est pas forcément évident à lire / s’approprier, mais je vais essayer de faire au mieux dans l’exposé de ma pensée.
Et, si jamais, vous pouvez directement aller voir la conclusion car je sais que j’ai tendance à faire de trop longues introductions…
Si vous avez suivi l’ensemble des discussions qui ont eu lieu pendant cette AG, vous ne pouvez pas ignorer que j’ai fortement été secoué, mais, en réalité, le souci a débuté en juillet 2022 lorsque je suis revenu au CA.
Aussi, de mon point de vue, les choses ne se sont pas aggravés pendant ce temps d’AG, mais, au contraire, j’ai enfin pu m’exprimer librement et mettre au jour certaines choses.
Je pensais qu’il y aurait une sorte de conclusion hier soir à 23h59, à la clôture des votes, mais ce sont de nouvelles questions qui ont surgi.
J’ai fait un rapide comptage et je me retrouve avec 41 voix sur 82 exprimées. Ça n’est pas agréable car cela revient à être élu (avec une majorité relative, mais pas en majorité absolue), mais dans des conditions peu satisfaisantes.
Ce matin, de son côté, Aurélien a posté un rapide calcul, mais je n’y apparais pas. Il ajoute :
« Même si les résultats ci-dessus sont éventuellement modifiés, par le rejet du vote individuel de dernière minute. Car 1 seul vote d’écart ne changera ni le classement, ni la quantité de votes majoritaires. »
Les mots sont importants : il indique « rejet du vote par mail » alors que, en réalité, la question est de savoir si on « accepte » un vote non conforme. Il indique aussi « 1 seul vote d’écart ne changera ni le classement, ni la quantité de votes majoritaires », ce qui est faux puisque, sans ce vote, je suis à 41/82 et, avec, à 41/83…
Un bon statisticien doit pouvoir faire dire aux chiffres ce que l’entreprise ou l’organisation qui l’emploie a besoin, c’est le jeu… mais ça ajoute une pique sur toutes les précédentes.
Bref… si je prends le total des voix, c’est clairement compliqué, mais, si je regarde en détail, 65 % des associations ont voté pour moi contre 12 % des individus.
Même si on prend en compte des gens qui ne m’aimeraient juste pas, on voit clairement l’influence d’une personne qui a fait adhérer des gens partageant ses idées.
C’est fait.
Au-delà de mon cas, on observe clairement que les votes associatifs et individuels ne sont pas du tout en phase.
Maintenant, prenons les votes consultatifs sur deux questions :
1/ adhésion des entreprises : 47 % des individus sont POUR et 50 % des associations sont CONTRE ;
2/ l’idée d’une AG permanente (qui est une idée très « forte ») : 52 % des individus sont CONTRE et 42 % des associations sont POUR (bon, la formulation semble étrange car je prends le vote majoritaire, le « à étudier » n’est pas anodin).
Cette disparité, on l’a observé dans les débats, elle ne sort pas de nulle part.
Aujourd’hui, les membres individuels et les membres associatifs ne poursuivent pas le même objectif.
En parallèle à la FFJdR, Nice Fictions est membre du Groupement Azuréen des Associations Ludiques (GRAAL) ; je vous mets le nom in extenso car c’est important ici.
Le GRAAL est né quelques années après la FFJdR sur le même principe : fédérer les associations, mais au local (et plus largement que le JdR, en incluant le GN notamment).
Ce qui m’a frappé tout le temps de l’AG que nous venons d’avoir, c’est que ce qui s’est passé ici n’aurait pas pu se produire au GRAAL : personne ne pourrait faire adhérer un grand nombre d’individus pour changer les votes et, de plus, l’idée est qu’un maximum d’associations siègent au CA (20 sièges).
Est-ce que deux groupes d’intérêts divergents peuvent coexister au sein de la FFJdR ?
Avant juillet 2022, je pensais que « oui ». Je ne le pense plus car ce sont des groupes déséquilibrés : on le voit notamment dans les votes, une majorité d’individus ont voté alors qu’il y a une forte abstention chez les associations.
Et c’est normal : les associations sont déjà très occupées, avec leurs activités. Pour les individus, décider des orientations de la FFJdR, c’est fondamental car ils n’ont pas d’autres structures pour porter leurs idées ou leurs projets.
Je dis « pour les individus » et c’est bien évidemment un abus de langage comme lorsqu’on dit « les hommes sont des agresseurs ». Pas tous, of course, et il y a des tas de membres individuels qui sont investis et sont à fond pour le collectif, mais le fait est que les associations ne peuvent pas changer les votes ou faire des groupes de pression comme les individus.
Où je veux en venir ?
Au sein du GRAAL, en ce moment, nous avons une discussion sur ce qu’est cette association à nos yeux. L’avantage de « groupement des associations », c’est que c’est plus explicite que « fédération » où il faut se rappeler que, en France, les fédérations sont des associations d’associations.
Dans la discussion, une personne a écrit :
« Ce n est pas le rôle des fédérations d’organiser des évènements mais elles les supportent et les soutiennent »
Le gros point mis en avant par le groupe issu de Paris, c’est qu’ils sont présents dans des conventions au nom de la FFJdR alors que, plusieurs fois, j’ai essayé d’évoquer l’idée que ce serait mieux de soutenir la création d’une association parisienne qui réunirait les associations et individus pour ces évènements et de laisser la FFJdR sur des missions plus interassociatives.
Dans la réalité concrète du CA de ces derniers mois, Stéphane, Lionel et moi (qui sommes représentants d’associations) travaillions sur les outils collectifs comme le site web, la carte des conventions, le suivi des délégués… tandis que Marie bossait sur les évènements parisiens.
Je comprends l’idée : ça semble plus valorisant de se présenter aux organisateurs de la Japan Expo comme la « fédération française » que comme « l’association parisienne de promotion du JdR ».
Et maintenant ?
Soit on fait cohabiter les deux groupes, soit on accepte un divorce propre.
Plus haut, j’ai écrit que je pensais que la cohabitation était impossible et j’explique pourquoi :
Les deux années passées au CA, Marie était « responsable des événements ». A mes yeux, un responsable est une personne qui assure le suivi, mais qui décide avec le CA. Elle a engagé la FFJdR sur plusieurs events sans consultation (alors que, aussi bien, on aurait voté « pour »), mais, également, elle a refusé qu’on reprenne le chantier d’un « Manuel des Conventions » et, parce qu’elle était « responsable des évènements », comme je l’ai expliqué dans un autre post, elle a créé des ennuis entre la FFJdR, que je représentais, et le GRAAL qui était au FIJ.
Alors, oui, ces ennuis sont tout relatifs dans la mesure où, en tant que membre du GRAAL, j’ai pu expliquer la situation, mais c’est l’idée globale.
Cette casquette de « responsable de » a même débordé sur la réalisation des visuels.
Que je fasse partie du CA ou non désormais, étant donné le soutien qu’elle peut recevoir, il est possible que ce statut de « responsable des évènements » ne soit pas remis en cause et, de fait, les dysfonctionnements précédents vont perdurer.
Pendant ce temps, nous étions trop peu nombreux à nous soucier du site, du forum… et, ces derniers jours, dans mes échanges avec certains d’entre vous, ce qui est ressorti, c’est le risque d’épuisement : nous étions déjà peu à nous soucier des outils interassociatifs, mais comment cela peut évoluer si certains de ces « peu » sont carrément éliminés ?
Parce que, bon, appelons un chat un chat : vous vous doutez que, perso, mon engagement envers la FFJdR est effrité ? Et c’est paradoxal car, quand je vois que j’ai 65 % des voix des associations, je me dis qu’il y a encore plein de choses à faire.
Et donc ?
On ne pourra pas trancher par vote / en changeant les statuts la part individus / associations (car les associations et les individus ne vont probablement pas voter dans le même sens l’évolution de nos statuts) et, de fait, la FFJdR ne peut que s’éloigner (juste plus ou moins) des associations qui étaient son cœur.
Lutter contre des membres individuels décidés à aller quelque part est épuisant et chronophage. Ils veulent s’appeler « fédération française » car ils sont plus heureux ainsi ? Laissons-leur…
– Mais c’est dur de recréer quelque chose et la FFJdR a presque 30 ans !
– Ca n’est pas vrai, on crée des associations souvent. J’étais à la fondation de la FFJdR, j’étais son président en 2014 quand elle devait disparaitre : on peut parfaitement relancer un collectif d’associations.
Parce que nos craintes, en plus de la peur de l’érosion de notre engagement, c’est la crainte de perdre le contact, le réseau que nous avons créé… et nous pouvons le continuer autrement.
En 1996, on a pensé à « fédération » car on voulait montrer qu’on était organisés aux institutions qui se méfiaient du JdR, mais, aujourd’hui, notre intérêt commun est de construire un réseau et « collectif » me semble plus approprié.
– Donc, en gros, tu dis qu’on laisse la FFJdR à ceux qui en ont envie au point de faire adhérer plus de membres individuels pour fausser les votes et on part sur un collectif ?
– Oui…
– Faut y réfléchir, ça prend du temps, faut voir…
– On a tout le temps du monde. Je pose ça ici juste pour qu’on n’oublie pas de maintenir le lien entre nous, de réfléchir, d’apprendre à se connaitre…
Bref, ne perdons pas les liens que nous avons créés et, pourquoi pas, je vous invite à venir vers le GRAAL aussi